Pacific Rim de Guillermo Del Toro
Ou le film Geekgasm officiel.
"Kaiju" : littéralement "Créature étrange" en japonais, monstres apparues originalement dans des séries tv live comme ultraman, spectreman et consort, ou iconifié par Godzilla et les kikaijus de Mazinger Z (monstres mécaniques) ou les enbanjus de Grendizer (les golgoths dans goldorak))
C'est certes devenu un cliché de dire que ce film est un gros fantasme de geek, mais en effet, faire s'affronter des robots géants avec des kaijus dans un long métrage cinéma est clairement un des concepts que le geek fan de vieux anime jap de plus de 30 ans réclamait a corps et a cri (avec le fantasme évidement d'un goldorak au cinéma ou pour les plus pointus d'entre nous d'un Mazinger, père fondateur du genre robot géant piloté par un humain et 1ere partie du triptyque se concluant sur goldorak)
Alors ça y est c'est fait, et ce n'est pas le Japon qui aura porté le genre quasi fondateur de ses animés au cinéma, mais bien les "américains".
(pourtant le trailer surprise de gaiking avait bien excité la sphère des adorateur de giant robot en 2012 : https://www.youtube.com/watch?v=Kwe7x39qk78).
Heureusement on se rend compte assez vite que Guillermo Del Toro est fan du genre car son film respire le respect, et affiche un 1er degrés assumé et salvateur.
Point vital pour que tout ça ne tourne pas vite au ridicule tant le propos est cliché-eux et ne brille pas par une quelconque originalité narrative. (A par peut être que contre une telle menacen cette fois ci les usa seuls ne pouvant rien, le monde c'est unis et l'action se passe essentiellement du coté asiatique du pacifique)
La ou Independance Day avait misérablement échoué en goinfrant ses dialogues de punchlines ridicules et pas drôle ("ca c'est de la rencontre du 3eme type!" je l'ai encore en travers de la gorge) Pacific Rim récite sagement les clichés du film de fin du monde héroïque, mais le fait avec un panache flamboyant qui lui donne vraiment une pêche d'enfer.
Les personnages comme pressenti sont a peine esquissé, du héros dormant a la psyché brisé (average mais sympathique Charlie Hunnam), aux pilotes secondaires dont la nationalité dictera forcement l'aspect et le caractère, le trio de frère Chinois pilotant le "Crimson Typhoon" qui rappellent d'ailleurs Ryoma, Ayato et Musashi de Getter Robot, ou le couple de russe blond et monolithique du "Cherno Alpha" qui n'aurait pas dépareillé dans "Crazy Ivan" sur PSX, aucuns ne brillent par leur présences ou leur actions car ici les héros se sont les robots et les monstres.
Aucuns, a l'exception de Idris Elba, aussi charismatique que dans Prometheus (!!!) et qui malgré une écriture assez binaire réussi a irradier par sa simple présence chaque secondes ou il apparait, et Rinko Kikuchi, frêle mais dangereuse Mako Mori, qui arrive a garder une jolie crédibilité artistique sans jamais sombrer dans une philosophie asiatique malvenue qui aurait été le cliché de trop^^
Les robots quant a eux : déifiés, géants salvateurs, dernier bastion contre l’apocalypse (que tonight we are canceling je rappelle) les "Jaegers" pulsent le charisme, tour a tour d'inspiration cyber/steampunk ou carrément futuriste/Jeu video (on reconnait par ci par la du metal gear, du ZoE voir même du mechwarrior) ils sont les vrais héros du film
Sublimes autant d'un point de vue esthétique que purement technique (chapeau bas ILM ca fait longtemps qu'on avait pas vu telle prouesse visuelle) ils sont mis en valeur par la superbe photos de Guillermo Navarro, ami de longue date de Del Toro et responsable photo depuis un bail de nombre de ses films.
Les Kaijus sont essentiellement reptiliens, arthropodes, mix de godzilla pour les textures et les illuminations internes et de dinosaures aquatiques dégénérés, ils sont a la hauteur des Jaegers et tout se petit monde s'explose la tronche dans des bastons TITANESQUES (le superlatif au moins n'est pas galvaudé la!!!) ou les masses, l'inertie et la dynamique sont super jouissives, le moindre coup de point d'acier envoi de la mégatonne dans la bidoche des Kaijus, monstres de puissance sauvage qui annihilent tout sur leur passage.
Entre une intro qui met directement au cœur du propos et l'enchainement quasi non stop des bastons de la dernières partie (malgré une action hallucinante, le film n'atteint jamais la sensation de trop plein de la fin de man of steel par exemple) quelques légers passages de flottement pour justifier les histoires personnelles des différents protagonistes, loin d’être inintéressantes même si manichéennes et prévisibles, elle nous permettent de nous immerger un peu plus dans l'univers du film (avec entre autre un passage rock n roll chez Ron Perlman, venu cabotiner dans le film de son pote, et ça fait tjrs plaisir:))
De bonnes idées comme "la dérive" : technique de symbiose des esprit pour contrôler le robot a deux, des touches d'humour sympas et rarement "forcées" (certains vont détester les deux scientifiques cela dis^^) et quelques références très discrètes (si elles en sont, du coup on en viens a se demander) comme la position qu'adopte le Gypsie Danger (robot du héros) lorsqu'il envoi ses missiles qui est celle de Mazinger Z quand il utilise son "Breast Fire".
Et puis pour ceux qui saurons comprendre, je dirai juste : GLaDOS (ouvrez bien vos oreilles^^)
De la BO je n'aurai malheureusement retenu que le thème, efficace et guerrier, et peut être un peu trop rabâché mais en même temps il fonctionne a plein tube a la manière de celui de Star Trek ID:)
Exaltation, frissons héroïques, bouffe technique, fun, complétement assumé au 1er degrés et réalisé par un Del Toro totalement libre et qui, c'est clair, c'est fait plaisir.
Merci a bientôt pour la suite!!!!!!
(ne pas zapper la scène post-generique, elle est groovy!