Robocop (2014) de José Padilha.
"un remake pour Robocop", que dire de plus...
Quel fan de l'original de Verhoeven n'a pas hurlé a la mort et eu envie de péter les dents de tout les décideurs hollywoodien en carton en apprenant la nouvelle?
Et ce fut une réaction complétement légitime quand on vois le niveau moyen des remakes "osés" (combien de texas chainsaw, evil dead, maniac, AoftD et piranha réussis pour des carrie, total recall, fog (omg..) fright night j'en passe et des plus sales?...)
Et puis on a appris en fin de compte que se serai José Padilha qui allait réaliser alors on a tendu une oreille un peu plus attentive aux bruits et rumeurs de la prod. (même si certains, dont moi, rêvent encore de ce qu'aurait pu donner (ne serai ce que par curiosité amusé) la version de Aronofsky).
Les 1eres photos on leak sur le net et la ce fut le drame, un robocop qui aurait emprunté une suit de batminou ou un mark de tony, et en plus avec une main de chair visible...un bon gros DAFUQ, confirmé par les photos suivante du tin man sur une moto a la terminator redemption...
OH NON ON ÉTAIENT PAS CONTENT....
Et les extraits se sont enchainés, en même temps que les déclarations de Padilha sur sa lutte avec le studio pour placer ses idees, et des infos prises hors contextes (comment ça une armure avec des gyrophares a la transformers????? WHAAAA???!!!) laissaient entrevoir une entreprise (de toute façon) voué a l’échec cuisant.
Alors forcement nous vieux fanboy qui avons vu l'original plus de 50 fois, au ciné, sur canal + "parce qu'une amie du collège a canal et te l'a enregistré", puis en laserdisc, ensuite en dvd, et enfin -holy grail- dans une version bluray a la hauteur du mythe, nous en bonne vieille bande de gros élitistes prétentieux, on l'avaient tué dans l'oeuf, enfoncé dans sa misérable crasse honteuse, comme au farwest on l'avaient pendu et on se disaient qu'on poseraient les question plus tard...
Et puis sont arrivé les 1er vrais trailers, propres, faisant montre d'une belle maitrise technique et surtout ne donnant aucunement l'impression d'un truc honteux typique des machines a fric d'hollywood, non au contraire, il semblait que ce truc soit peut être en fin de compte honnete et fait avec un certain respect de l'original en lui ajoutant une bonne grosse dose de dynamisme.
Comme on dis chez papa Georges : "a new hope", un intérêt curieux nouveau, et une vrai envie d'aller le découvrir au ciné.
Chose faite.
Je tiens a dire que je suis VRAIMENT un inconditionnel de l'original que j’érige au panthéon de mon cinéma préféré tout style et époque confondu.
Et j'ose dire aussi que je suis sortit de ce nouveau Robocop content.
Content de ne pas avoir vu l'immonde purge décriée partout (par moi le 1er...)
content d'avoir vu un film dirigé par un mec qui a été intelligent au point de ne pas chercher a refaire l'original (nous somme bien devant un reboot plus qu'un remake)
Content de voir que je ne le comparai quasiment jamais a l'original (chose qui DÉTRUISAIT littéralement la vision du nouveau carrie), en effet le film prend sa propre identité très vite, passé les quelques frissonnantes note du score reprises de Poledouris qui font quand même super plaisir (même si ça reste juste un clin d’œil) le film prend une route autre, tout en conservant l’âme revendicatrice et critique du film de Paulo.
Certain verrons une parodie dans cette vision d'une Amérique brainwashed par les médias a la soldes de multinationales véreuses, moi j'y ai vu un simple reflet a peine déformé de la réalité actuelle et c'est en ça que Padilha tape très juste, son film comme l'original n’hésite pas a faire une critique acerbe de la société américaine et surtout de la manipulation des medias et de l'opinion publique, orchestrée par les grosse entreprises.
Robocop est ici pensé comme le nouvel iphone, il faut impérativement qu'il plaise au public pour être la clé de l’intégration des cyborgs dans la population américaine qui jusque la refusait de voir des robots sans âme avec une licence to kill se balader dans ses rues (alors que des robots/drone/ed209 made in OCP sont utilisés pour remplacer les militaires dans les principales zones de conflit partout dans le monde)
l'enjeu est donc de taille pour le boss de l'OCP campé par un Michael Keaton plutôt a l'aise dans ses baskets décontractés du PDG typique actuel a la "google", dynamique, ultra pragmatique et friendly, il est la pour placer son produit et en placer le maximum, robocop est donc peaufiné jusque dans les moindres détails marketing (d'ou la nouvelle armure noire gun metal (ouai loupé quoi qu'il arrive même si on ns justifie sa présence).
Pour vendre son nouvel ipad, pardon son robocop, il aura un allié de taille en la personne de Samuel L.Jackson, présentateur d'un reseau de news (exit le casey wong plus neutre donc), totalement pourri, un bien beau vendu typique de channel a la fox news, prés a totalement altérer la réalité et faisant preuve d'un partit pris tellement énorme qu'il en serait presque réaliste et fait presque froid dans le dos(souvenons nous des déclaration de la fox sur les gens qui osaient contester la version officielle du 9.11) ici c'est plus simple, on ne permet même pas a l'opposition d'ouvrir sa gueule.
En effet le boss de l'OCP cherche a faire annuler la lois qui interdit les entités cybernétique dans le pays, et lors d'une confrontation avec le sénateur a l'origine de cette lois, L. jackson nous montre de belle manière ce qu'est la liberté d'expression américaine a la FOX (on pensera évidement aussi forcement a starship troopers)
Le film s’éloigne de son modèle dans sa manière de gerer murphy, un joel kinnaman quasi inconnu, pas fade mais assez neutre (ce qui je pense est plus a imputer a la nature même de ce nouveau robocop qu'a l'acteur en soi), sa lewis c'est son coéquipier black qui va rapidement être expédié pour laisser place a la fin du "murphy de chair" et l'apparition du "murphy de metal", en effet ici pas d'effacement de mémoire, robocop est pleinement conscient de ce qu'il est, a tout ses souvenirs, c'est vraiment un homme DANS une machine.
A ce propos une magnifique et effroyable scène nous montrera ce qu'il est advenu de son corps et le partit prix visuel est super osé et terriblement efficace.
Cette différence permettra d'amener une certaine réflexion (light) sur la place de la cybernétique dans notre societe, sur l'IA et sur le rapport des hommes a la déshumanisation par la technologie.(regardez autour de vous dans la rue, a l’arrêt de bus etc, on est en plein dedans)
Murphy lutte ici moins contre sa nature binaire, puisqu'il ne se comporte comme tel qu'en situation de combat, jusqu’à un certain moment du moins.
Il est plutôt question d'accepter son nouvel etat, l'humain laissant entrer la machine alors que dans l'original la machine laissait l'humain réapparaitre.
Un approche donc sensiblement différente et qui permet du coup quelques très bon moment d'action avec une mise en scène vraiment efficace et quand même bien éloignée du coté "jeu vidéo" qu'avait la bande annonce (notamment une scène de fusillade dans le noir complet éclairée par les flammes des canons qui pourrait rappeler un mix de la scène dans l'entrepot de drogue de l'original avec un gun kata d'Equilibrium, très bon).
Le film propose une petite galerie de second couteau un peu cliché mais bien campé, surtout Gary Oldman qui joue un "bob morton" devenu "dr norton", scientifique plus humain que businessman, jay baruchel en petit marketeux minable et Abbie Cornish (vue dans sucker punch) en femme de murphy, relativement remplaçable par contre.
Le plus gros défaut du film est le manque d'enjeux.
Non pas commerciaux (car il sont carrément énormes dans le film^^ robocop les symbolisant a lui tout seul) mais pour le personnage titre, car sa vendetta perso est assez vite réglée et n'est pas vraiment jouissive (n'est pas clarence qui veux....) et vois ensuite le film retomber en puissance et finir sur une scène décevante et manquant de panache (même si l'action est presque irréprochable et en fin de compte assez réaliste par rapport aux technologies présentées)
ED209 n'ayant d'ailleurs (même si joli) A AUCUN MOMENT le charisme et la présence de notre poule fétiche. (il ressemble plus a un metal gear rex^^).
A noter un très rapide hommage a rob bottin et je ne parle pas de la 1ere armure grise vue au debut du film
Ce robocop est donc un divertissement honnete et bien plus borderline que bien des grosses prod us actuelles
GO ROBO!